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Art air(e)  " arts plastiques"
16 janvier 2011

Jean Michel Basquiat (éléments d'analyse du tableau de 1981)

basquiat_1981_0001 "Sans Titre", 1981 (182x122 cm, craie grasse acrylique,collage

Analyse  simplifiée de l’oeuvre

                     

               Deux parties dominent  : une allusion autobiographique  flotte au dessus de l' évocation d'un paysage urbain  qui est plus exactement  une façade  d'immeuble aux fenêtres et aux grilles  distordues, sur  les  portes  on   repère les vestiges de graffitis .
                      Le “regardeur “est invité à chercher des indices  , comme  des codes urbains ou nomades voir le langage codé des Hobos  ( vagabonds) ,    des mots  à double sens comme "tar" (  trad :1/ goudron  2/ sens péjoratif  mot à connotation raciste), des montages  façon "cut-up"  à la manière de Burroughs , des écritures inversées ou miroirs suggérant une pratique picturale horizontale.

              Les rimes visuelles abondent, le" AEEOIEEA " , un cri  au coin droit , entretient une correspondance  avec les mots   comme Freshr et OHI  ,allusion à l’ambiance  hip hop des années 70 .A noter l'importance  de" l'image acoustique "   que l’on retrouve dans la bande dessinée , l’onomatopée ( l'artiste était amateur de BD) “ sonorise” l”image.
                   

             L'ensemble est un carrefour  d' influences populaires et d'expériences personnelles, Basquiat  joue habilement  avec les références artistiques  ( par exemple Picasso, Cy Twombly   , attention  par contre  il a  toujours démenti connaitre  Dubuffet) et culturelles (vaudou, sport, BD, christiannisme, jazz,etc..)
             

              Le choix des couleurs , la chair rose tendre et le noir bitume, crée un contraste énergique. La brutalité du  noir est tempérée par des touches  volontairement enfantine de craie grasse rouge, jaune et bleue. Le faux aspect puéril ( Basquiat n'hésitera pas à co-signer un tableau  réalisé avec l'enfant de son galeriste ) visible  par les traces  laissées à l'acrylique blanche, n’est pas un manque d'assurance    ou de compétence(  pensons à  la fausse note , "l'improvisation out" dans le jazz ,musique  appréciée par l'artiste). Cette apparente maladresse est cohérente avec  son autoportrait,  avec  cette idée de l’innocence  artistique  émergente ( au sens art brut), son  graphisme devient  ici  une véritable expression corporelle.

                             

Au centre du tableau,  une tête sans corps, flottant au milieu des rues , de la  fumée noire  et de la ville . L’autoportrait  se réduit à  l’image d’un crâne, à une vanité,  à  peut être un masque vaudou dont les yeux injectés de sang  façon B.D ,  le nez rouge   , le ratelier   (de dents ) et les oreilles ridicules  composent un visage tragiquement burlesque.Ces signes sont autant d'indices d'un humour  grinçant , dialectique de l'autodérision  et de la représentation christique. L' auréole barbelée  autour de la tête, un motif récurrent chez Basquiat, brouille le symbolisme traditionnel  de  paix et de  vertu .

                Cette figure d' épouvantail  a  un titulus (tel  l'acronyme INRI sur la croix du christ)  dont  les initiales volontairement corrigées    sont des références    à ces héros noirs américains  (musiciens,athlètes )  que l'artiste admirent   .. On notera à droite deux couronnes (  "the King "expression familière dans la culture hi hop) esquissées comme deux projectiles  ( en retournant le toile, on peut presque y voir l'esquisse d'une arme,  hypothèse plausible si l'artiste s'est amusé à tourner autour de sa toile posée au sol, comme les documents  cinématographiques de l'époque permettent de le penser)..

            

                Que dire en conclusion ,que ce tableau séduit par les différents niveaux d'interprétation  en jouant sur une économie de moyens et de spontanéité : le primitivisme dialogue avec des postures postmodernes ,la spontanéité rime avec des figurations récurrentes  , l'attitude d'art outsider tutoie la démarche de Cy Twombly , l'histoire de l'art savant  se conjugue avec  les codes urbains  de groupes sociaux les plus pauvres..

Codes des Hobos  et un exemple de vanité (Picasso)
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Commentaires
A
Bonjour ,donc la reproduction de cette oeuvre vient d'un catalogue de vente (Sotheby) et c'est un collectionneur privé ( non communiqué) qui en est le propriétaire. Basquiat reste un placement affectif et financier très prisé..Cordialement
A
Ou l’œuvre est elle représenté ? <br /> <br /> MERCI de me répondre assez rapidement j'ai mon examen d'histoire es arts mardi.<br /> <br /> <br /> <br /> :) sinon sa ma beaucoup aidé il me manque plus que cette information pour compléter mon travail
R
Bonjour, c'est pour recevoir les liens sur J-M Basquiat. Merci
Art air(e) " arts plastiques"
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